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Actualités 2024

Lettre ouverte à toutes celles et à tous ceux qui portent des valeurs de justice : Non à l’impunité de Macky Sall, ex-président du Sénégal

Alors que le Sénégal retrouve enfin un espace démocratique, couronné par une victoire présidentielle salvatrice pour ses valeurs de liberté et d’équité, la course de Macky Sall pour échapper à la justice devient un nouveau scandale politique.

Revenons un instant en arrière, en 2012, lors de sa première élection, sa première mesure à l’époque est de traduire en justice les agissements de son prédécesseur pour les “biens mal acquis”. Il a alors carte blanche pour exercer un pouvoir qui lui permet de condamner le népotisme et la corruption. Ce que tout le monde semble trouver juste.

Douze ans plus tard, après des manipulations politiques sans précédent, après des détournements financiers colossaux, après avoir mis en place un système mafieux de corruption et d’instrumentalisation de la justice, après avoir empêché la démocratie, après avoir fait fuir tous ceux et toutes celles qui portaient la contradiction, après avoir emprisonné ses opposants réclamant le rétablissement de la justice face à ses intrigues, après avoir perpétré la torture et des meurtres politiques, Macky Sall est nommé, par la France, envoyé spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète (4P), et ce depuis 2020.

Préparant une sortie honteuse, Macky Sall est protégé de tous ces agissements et agit en toute impunité, comme si la mémoire du peuple sénégalais n’était que poussière.

 

Nous les défenseurs de la justice, nous nous opposons à l’endormissement de l’histoire pour mettre fin à la boue et à la gangrène qui a noyé le Sénégal dans les pires moments de son existence. Il n’est pas tolérable, au vu des machinations politiques qui sont à l'œuvre, de se taire et d’enterrer une seconde fois tous les hommes et toutes les femmes tombés sous le régime de Macky Sall.

Tous les responsables politiques du monde entier doivent ouvrir les yeux ! Chaque acte de répression, d’intrigue meurtrière ne doit pas se solder par un exil arrangé. Chaque parole et chaque décision doivent être passées au crible devant un tribunal libre, sans arrangement entre amis. Toute vie est une vie et la légalité politique la seule règle. Aucune vie n’est supérieure à une autre, dit la Charte du Mandé, pour la liberté des peuples. Il ne suffit de chasser sur ses terres, face à des ennemis décrétés, seul le droit l’emporte sur la criminalité.

Nous qui portons ces valeurs de justice et qui avons su résister à la tyrannie jusqu’à l'asphyxie, nous réclamons que Macky Sall réponde de ses actes dans la plus grande transparence, pour rétablir la vérité, redonner à la parole toute sa loyauté, pour donner du sens à la lutte pour la démocratie, pour rendre honneur à ceux et à celles qui sont morts. L’esclavage a été aboli mais la décolonisation des esprits est encore à faire pour qu’enfin les couleurs de la renaissance africaine soient à l’unisson d’un monde où chaque trajectoire soit considérée et reconnue comme richesse de l’humanité.

Le collectif de la diaspora sénégalaise

 

Le Sénégal aux portes d’une hérésie autoritaire

Je suis comme vous

Je ne suis pas au-dessus de vous

Je suis à côté de vous

Et je me révolte

De voir mon pays sombrer

Dans la pire des brutalités

Dans la houle de l’absurdité

De nos coeurs qu’on cambriole

De nos paroles qu’on emprisonne

Où nos mots sont sous camisole

Où nos espoirs sont passés au vitriol

Sans autre procès

Que celui de la violence

Nos faits et gestes sous surveillance

Et le sang qui assassine

Notre passé notre pensée

Notre histoire qu’on déracine

Au mépris de notre profonde vérité

Suite aux événements politiques qui secouent notre pays depuis plusieurs mois, nous nous devons de prendre la parole publiquement et nous engager à dénoncer toutes les injustices qui sont à l'œuvre et qui entraînent le désordre démocratique. Car oui, c’est la liberté de parole et la démocratie qui sont fortement menacées par un nouveau diktat généralisé. Je suis de ceux qui pensent que le Sénégal est aujourd’hui face à une crise inédite qui risque de déstabiliser la paix que nous connaissons depuis les indépendances.

Pourtant, en Afrique de l’Ouest, nous sommes une nation qui montre l’exemple par sa capacité à maintenir le dialogue et la conciliation.

Sauf que devant les injustices qui se multiplient, nous ne pouvons plus nous taire. Car nous sommes confrontés à une escalade de scandales, des manipulations politiques qui mènent à la désintégration. Notre gouvernement est prêt à tout pour maintenir son pouvoir en bafouant tous les principes de la République.

D’un côté, il y a la jeunesse de ce pays, qui incarne l’avenir, qui se soulève car elle réclame le changement et elle est légitime à le faire. Elle refuse la soumission à un appareil d’État qui ne répond plus aux besoins des populations. De l’autre côté, il existe une autre figure sénégalaise, celle qui est dans la résignation et qui, par son silence, devient complice du gouvernement. Ceci n’est plus acceptable.

Nous vivons une instrumentalisation de la justice incomparable dans l’histoire du Sénégal. La première intoxication est le véritable harcèlement judiciaire qui est conduit contre Ousmane Sonko pour l’anéantir et l’empêcher de se présenter aux élections présidentielles de 2024. Le procès qui lui est fait ne tient qu’à une manipulation qui met en scène une prétendue accusation de viol par Adji Sarr. Cette attaque organisée et construite de toute pièce, banalise les faits réels et va à l’encontre des violences quotidiennes faites aux femmes. C’est une caricature explicite qui réduit à néant nos belles valeurs de lutte pour toutes les causes féminines. Celle-ci n’est qu’une mascarade pour détruire le projet de rénovation du pays proposé par Ousmane Sonko. Devant une telle tromperie, je suis en train d’écrire un roman d’enquête sur cette histoire qui servira à comprendre comment les forces gouvernementales peuvent manipuler l’opinion avec les moyens de coercition qui sont les siens. Car je place l’écriture au service de la vérité et de la démocratie.

La conduite de ce régime est odieuse. Macky Sall a même réussi à modifier la constitution pour s’ouvrir un nouveau boulevard de conquête du pouvoir, dans un déni profond de l’exercice démocratique. Est-ce l’incarnation de notre démocratie ? Nous disons non ! Les interdictions des manifestations de l’opposition sont encouragées par les autorités en place. Les manifestants en faveur d’Ousmane Sonko sont réprimés, battus et tués pendant les rassemblements. Les prisons du Sénégal sont pleines de prisonniers politiques, entre 1000 et 1100 personnes selon les sources. On condamne de jeunes activistes sur les médias sociaux à des peines fermes pour des faits futiles et inexistants. Est-ce l’incarnation de notre liberté ? Nous disons non !

Après la condamnation et l’incarcération de Khalifa Sall et la mort de François Mancabou, torturé par les autorités, tous les deux ont été ensevelis par cette même justice corrosive et complice de l’État. Des disparitions inexpliquées, des morts suspectes et toujours pas de protection de l’appareil judiciaire et juridique. Ces manœuvres grossières, qui sont très certainement du ressort de la corruption et de la peur, ne sont plus tolérables. Les dirigeants font appel à la violence et aux meurtre et la justice est silencieuse. Est-ce l’incarnation de notre justice ? Nous disons non !

Pourtant des rapports d’état existent pour dénoncer ces faits mais la justice est toujours absente. Le Président Macky Sall lui-même avoue laisser les dossiers s’empiler et pourrir dans les bureaux de son propre tribunal. Est-ce l’incarnation de celui que nous avons élu ? Nous disons non !

Et que dire de ces scandales qui s’accumulent comme autant de provocation à l’égard des populations qui n’ont même pas droit aux besoins fondamentaux ? Un conseiller griot qui détourne 800 millions de Francs CFA et qui n'est pas inquiété. Un député qui émet de faux billets tandis que d’autres deviennent trafiquants de faux passeports, et rien ne se passe. Certains journalistes ont même rapporté que le ministère de l’environnement possédait des armes.

Est-ce l’incarnation de nos valeurs ? Nous disons non ! Il n’est plus tolérable que ces dirigeants optent pour une posture victimaire en rejetant la faute sur les méfaits de la colonisation ou sur ses liens avec l’étranger qui seraient la cause de notre immobilisme. Le courage politique serait d’assumer pleinement notre indépendance en rompant avec tous ces fonctionnements féodaux venus d’un autre siècle et qui surtout ne produisent plus de sens.

Et l’argent amassé dans les villas, dans les véhicules de luxe, dans les propriétés à l’étranger, destiné à la modernisation du pays, qui permettrait à chacun et à chacune de vivre dignement, où est-il ? Les biens publics qui sont la garantie d’acquérir les droits premiers d’une existence citoyenne : école, santé, aides sociales, justice. Où sont nos droits ? Cet argent détourné ne sert qu’à l’élite ou à acheter leur pouvoir. En cela, nous devons tous rompre avec ces corruptions faciles qui nous placent dans la pire des servitudes. C’est une castration de notre raison d’être et de toutes nos valeurs morales. Comme le souligne Patrice Talon, Président de la République du Bénin, commençons par supprimer nos propres dysfonctionnements car nous sommes les fossoyeurs de nous-mêmes.

L’élite de ce pays méprise le peuple et nous place dans une impasse, faite de complots, de meurtres et de barbarie. Quels sont ces hommes et ces femmes qui nous gouvernent ? Quelles valeurs de justice habitent-ils ? Est-ce qu’ils sont dignes de nous gouverner ? À toutes ces questions, nous répondons non !

Aujourd'hui, tous les hommes et les femmes qui dénoncent, qui disent la vérité, qui proposent une alternance sont bafoués et tués sur le seuil de nos espérances. Un poète français en temps de guerre a déclaré : Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Nous disons non !

Alors c’est à nous, citoyens, hommes et femmes épris de justice et de convictions républicaines, qui devons reprendre le flambeau d’une parole saine pour repousser la dissolution de notre démocratie. Nous devons traquer toutes nos faiblesses et en finir avec toute forme de complicité silencieuse ou mensongère.

Le Sénégal incarne la générosité, l’hospitalité, l’équité, des valeurs qui nous ont été transmises depuis nos empires historiques. Nos principes fondateurs ont été enterrés au nom de la réussite, de l’argent et des machinations dénuées de toute éthique. Nous ne nous reconnaissons absolument pas dans cette société tyrannique qui est à l'œuvre dans notre nation. Est-ce cette mascarade inhumaine que nous voulons bâtir ? Nous disons non !

Ensemble, nous devons combattre si nous voulons un avenir porteur d'harmonie et d’épanouissement pour enfin savourer les fruits de la renaissance africaine.

Amadou Elimane Kane, écrivain poète

 

Diombass Diaw pour une continuité de la mémoire historique

Quand il arrive dans un endroit, le caméléon prend la couleur du lieu. Ce n'est pas de l'hypocrisie ; c'est d'abord la tolérance, et puis le savoir-vivre. Se heurter les uns les autres n'arrange rien. Jamais on n'a rien construit dans la bagarre. La bagarre détruit. Donc la mutuelle compréhension est un grand devoir. Il faudrait toujours chercher à comprendre notre prochain. Si nous existons, il faut admettre que, lui aussi, il existe. Amadou Hampâté Bâ

Il existe des hommes où chaque épreuve les place dans une situation d’attente. Certains ne résistent pas à cette pression en emportant tout sur leur passage, comme les vagues de la mer, détruisant les navires, guettant les tempêtes et les foudres. D’autres espèrent avec détermination et confiance en continuant d’écouter le monde, celui qui les a forgé et celui qui, par force du souffle du vent, oblige à faire plier le roseau sans se briser.

Le parcours de Diombass Diaw, enfant de Dagana, appartient à la deuxième catégorie. Il a reçu une éducation chargée de valeurs qui s’inscrivent dans la lignée des grandes familles africaines. Et il possède un attachement naturel à notre mémoire sans douter une seconde de sa force vitale pour opérer des ruptures qui sont sources de progrès.

Parti jeune de sa terre natale pour conquérir une indépendance et une ligne d’horizon ouverte, Diombass Diaw a fait de longues études en Russie, déjouant le froid glacial d’une culture hostile à celui qui vient d’ailleurs et est différent. Résistant aux ombres de la discrimination avec ténacité, il a pu s’offrir une formation plurielle, cherchant à enrichir ses fondements d’origine sans les faire disparaître. Apprenant une nouvelle langue, le russe, après la langue maternelle et le français, Diombass Diaw a ouvert les synapses de sa propre culture avec patience qui fait appel à la tolérance.

Revenu au Sénégal, il a su mettre à profit ses qualités et ses compétences au service de la Senelec où il a d’abord été ingénieur avant de devenir un des hauts responsables de cette grande entreprise nationale. Toujours profondément attaché à son terroir du Walo, il a aussi œuvré pour faire que la région soit une terre de renaissance et de culture, s’inspirant de la longue histoire des royaumes et du passé comme bandoulière.

Ce souci de la transmission culturelle et de la réminiscence active est un acte qui s’inscrit pleinement dans le mouvement de la renaissance africaine.

Tous les troubles politiques et les trahisons successives de ces dernières années ne l’ont pas fait renoncer à cet idéal. Au contraire, il a continué d’imaginer ce que la terre nourricière a fait pour le peuple et ce qu’elle peut continuer d’apporter à ceux et à celles qui refusent un fonctionnement social et politique unilatéral.

De cette obstination indomptable, Diombass Diaw en a fait une permanence qui, au fil des années, s’est transformée en une évidence africaine. Accepter la couleur de la terre pour mieux se confondre à sa richesse a été juste une étape afin de poursuivre le but ultime : celui d’enfin faire vivre les voix ancestrales du Walo qui, en écho, répètent qu’il n’existe pas de vie supérieure à une autre, mais seulement le chant de la vérité, de l’équité et de la justice.

La longue expérience de Diombass Diaw, un chemin entrelacé de pierres multiples, fait de lui un messager de la terre sénégalaise. Aujourd’hui, il est chef du bureau économique de l’ambassade du Sénégal à Varsovie en Pologne où il est un représentant fidèle de notre nation. Car le lien qu’il perpétue avec notre récit culturel et notre prolongement historique est semblable à une tapisserie qui prend forme lentement mais sûrement pour donner à voir aux générations futures.

Ainsi Diombass Diaw est un homme de conviction qui a su allier la volonté de ses choix, avec calme, persévérance et énergie. Cette capacité d'adaptation suggère une harmonie signifiante qui entonne la renaissance, un chant qui a toujours guidé celui qui, tapi dans les berges du fleuve, a glissé dans l’eau pour atteindre les rives de la liberté et du renouveau.

Amadou Elimane Kane, poète écrivain, enseignant et chercheur en sciences  cognitives, fondateur et directeur de la Case des Poètes (la Case Panafricaine de Recherche pour la Lecture et l’écriture), association loi 1901, agréée par un arrêté rectoral portant décision d’agrément académique aux associations éducatives complémentaires de l’enseignement public pour apporter leur concours à l’enseignement public, agrément délivré par le recteur de la région académique de l’Île de France, Recteur de l’académie de Paris, chancelier des universités de Paris et d’Île de France.